lundi 3 septembre 2012

Bilan de la Vosgienne 160



Analyse

Résultat brut : 28ème au scratch, 9ème de ma catégorie d’âge, 5h07’40”.
C’est donc un peu en-deçà des espérances, mais en toute logique avec les sensations de la dernière semaine. Nous avions prévu, avec Alban, de faire la course ensemble et de conjuguer nos efforts pour hausser notre performance. Toutefois, même si nous finissons ensemble, nous avons fait notre course chacun de notre côté. En effet, je n’ai pas pu le suivre dans le Ballon d’Alsace, faute à des douleurs à l’estomac. Alban a lui payé ses efforts – des relais appuyés pour faire vivre son groupe – dans la montée finale du col Amic. Nous nous sommes rejoints vers le Freundstein et avons terminé accompagnés de 5 autres compagnons dont Yannick Meyer (vainqueur en 1998 !), qui faisait un retour (éphémère ?) très réussi après dix ans sans compétition.

Classement général Vosgienne 160 : source www.vosgienne.org

Pour une analyse plus fine de la performance il faut se plonger dans le fichier de puissance.



Contrairement au chronométrage officiel, mon compteur me donne 5h07’40. Petit écart insignifiant. Il me manque 10 km ce qui est dû au délicat réglage du capteur de vitesse et des roues Lightweight et leur aimant intégré. Il induit quelques pertes en danseuse, idem un détail.
La moyenne est donc de 31.07 km.h-1, pas trop mal pour 3200 mètres de dénivelé positif. La moyenne de puissance est de 226 watts, ramenée à 265 watts NP. Voilà pour les généralités.
Maintenant, en détaillant la course je vais expliquer mes efforts dans l’évolution de la course. Le départ se fait donc au pied du massif vosgien et débute par l’ascension du col du Hundsrück que j’avale plutôt bien en 16’13 à 330 watts moyens. L’allure est rude et je décide rapidement de laisser partir le groupe des premiers pour ne pas griller trop d’énergie. Alban et moi passons le sommet ensemble à environ 40/50 secondes des premiers. Comme le montre le zoom sur ce col, la puissance est stable et j’arrive sans problème à accélérer et relancer. Je me sens bien.

Hundsrück : puissance stable - accélérations OK


Après une descente effectuée en tête de groupe (je suis bien à l’aise dans ce genre d’exercice bien que chaussé de roues carbones légères), nous continuons dans la vallée de la Doller et rejoignons le groupe de tête quelques kilomètres avant d’attaquer le Ballon d’Alsace. A ce moment-là, je ressens mes premières douleurs au ventre. Je tente de m’alimenter mais c’est difficile au point que je n’arrive pas à finir une madeleine. Toutefois j’attaque ce deuxième col plutôt confiant.
Pourtant après les premiers hectomètres bien avalés, je baisse de régime à mi-pente sans pouvoir réagir. La pente de puissance décline comme on peut le voir sur le zoom de l’ascension du Ballon. Les douleurs ventrales s’intensifient. Au sommet, j’ai un peu moins d’une minute de retard sur le groupe d’Alban, mais pire je n’arrive pas à accrocher les quelques coureurs qui m’entourent (dont L.-P. Niemerich). Je ne monte le Ballon d’Alsace qu’en 25’08 à 301 watts moyens. Sur les derniers hectomètres plus faciles, impossible de dépasser 280 watts. Le moral est très bas, et je vomis quelques sucs gastriques. Je ralentis encore le rythme pour calmer les douleurs, l’idée d’un abandon traverse mon esprit. Je prends alors le temps d’enfiler mon coupe-vent et effectue une descente prudente – il est de toute manière impossible de boucher 30 secondes de ce côté !
Je n’arrive pas à comprendre l’origine de ces maux de ventre. Isolés on aurait peut-etre pensé à du stress compétitif, mais déjà j’ai ressentis les mêmes douleurs mardi (voir post précédent…). Je n’ai pas changé mon alimentation et j’ai soigné tous ces détails. La fatigue du volume d’entraînement est peut-etre une piste ?

Ballon d'Alsace : puissance en pente négétive


Je me fais rejoindre par un groupe de 30 cyclistes avant Bussang et nous démarrons le col du Page. Doucement je me refais une santé et effectue même les deux premiers kilomètres en tête du groupe. Ensuite d’autres coureurs prennent généreusement des relais. Par contre, j’ai toujours du mal à manger. Sur ce col, distinct en deux parties, la première moitié assez raide (7% env.) laisse place à une suite bien plus aisée dans la forêt. Je développe 294 watts sur les treize premières minutes, ensuite c’est, comme le montre le zoom, plus saccadé et il est possible de profiter des relais des autres. Je termine en 21’35 à 270 watts moyens.

Col du Page : puissance stable


Nous attaquons ensuite le dernier kilomère du col d’Oderen sans problème à bonne allure. J’effectue la descente en tête et notre groupe réalise la liaison Kruth – pied du col du Bramont à une allure de cyclotouriste. Souvent mon compteur SRM indique 20 km.h-1 ! Dommage nous perdons du temps sur les cyclistes qui nous précèdent.
Mon ventre va mieux et nous attaquons la succession Bramont – route des Américains. Je participe activement à l’avancée du groupe dans le col du Bramont, assurant la plupart des efforts en tête, jusqu’à 2 km du sommet. Nous montons en 20’37 à 281 watts moyens (moyenne affectée par l’aspiration dans les derniers kilomètres, car vitesse importante >20 km.h-1). 


col du Bramont


Les quelques kilomètres de la difficile route des Américains sont avalés en 12’55 à 289 watts moyens. L’ascension est régulière comme le montre le zoom de puissance. Notre groupe initialement composé de 25-30 coureurs à Bussang s’étiole petit à petit. Au sommet, sur la route de crêtes, quelques Belges embrayent très fortement, je suis presque aux limites de lâcher. Au Markstein, notre groupe comporte encore 10-12 unités et le froid sévit (9-10°C). La descente et la vallée de Guebwiller ne sont pas rapides, les Belges qui roulaient comme des fous avant le Markstein semblent éteints. 

route des Américains - puisssance stable 289 watts moyens


Nous arrivons donc au pied du dernier col du jour avec un groupe de 20 coureurs – certains sont revenus dans l’approche dont la première féminine. Le temps de manger un peu, j’y parviens à nouveau, et d’avaler les premiers faux-plats du col Amic, je décide d’effectuer la montée le plus vite possible sachant qu’il faudra soutenir un effort d’environ une demi-heure. Je ne m’occupe plus de savoir qui suit ou pas, je fais ma montée en tant le plus régulier possible (vive le capteur de puissance). Je monte en 31’02 à 289 watts moyens, malgré les premiers mètres plats. Sur 20’, je tutoie les 300 watts. Comme toujours, et malgré les mauvaises sensations du début, je finis fort, seuls 5 coureurs me suivent.
J’aperçois Alban quand j’arrive au col Amic, et le rejoins au niveau du Freundstein juste avant le Vieil Armand. Nous finissons à 7 coureurs.

col Amic : puissance très régulière sur les 20 dernières minutes : je finis bien


Au final, la déception est relative mais présente, car j’estime qu’un top 15 était jouable. D. Fricker termine 15ème, ma place en 2010, et sur les deux dernières cyclosportives j’étais dans ses temps voire mieux. Alban améliore son classement de 2010 comme son chrono, mais pouvait aussi faire mieux sans sa petite baisse de régime en fin de course. Toutefois, il m'aura manqué environ 10 watts par col pour atteindre l'objectif de 5h00'. Prochaines réflexions : analyse de la planification des séances (d'ici fin de la semaine).

Alban dans ma roue à Cernay

4 commentaires:

  1. oui quel dommage de ne pas avoir partagé cette prépa jusqu’à la course complète. On finit ensemble c'est déja ça mais en 5h00 c’était encore mieux. Pour 2014! :-)

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  2. Dommage ce souci digestif le jour J, après tant de minutie dans la préparation :(... D'autres objectifs pour la fin de saison sinon ?

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  3. Dommage, mais au final quand je compare les vitesses d'ascension avec celles d'Alban, je remarque que si je gagne les 50 secondes qu'il me manquait au Ballon d'Alsace, je peux viser le top 15. Sur la fin je suis pas mal du tout. La déception à chaud est atténuée par l'analyse postérieure.
    Sinon et si la forme se maintient, je pense peut-être faire les cimes du lac d'Annecy. Tu l'avais faite l'an dernier il me semble.

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  4. Oui, et j'en serai très probablement cette année... un de mes plus beaux souvenirs cyclosportifs de 2011 (sensations, météo et organisation... tout y était :)).

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