mardi 9 juillet 2013

Étape du Tour


L'ÉTAPE DU TOUR / Annecy - Annecy Le Semnoz

Après un début de saison très dense en compétitions où j'ai déja pris le départ de 23 courses FFC ou FSGT (1 victoire et 5 fois 3ème) et une cyclosportive (Les 3 Ballons), le premier week-end de juillet m'a conduit vers Annecy pour une première participation à l'Etape du Tour (21ème édition).
Arrivés dès vendredi après-midi sur place, nous avons pu pleinement profiter de la ville et ses loisirs pour penser à autre chose. Les visites du Semnoz pour sa vue somptuseuse, sa luge d'été et un petit pique-nique en nature, manèges au bord du lac et restaurants typiques de la vieille ville ont rendu un séjour agréable pour Ezio et nous-mêmes.
Cela m'aura aussi permis de m'endormir samedi soir sans pression.
L'organisation, dont j'avais eu des échos négatifs de la part d'anciens concurrents, s'avère franchement à la hauteur. Pas moins de 60 personnes dédiées à la distribution des dossards - quand il y en avait à peine 6 aux 3 Ballons ! Aucune attente ! Le sac et le t-shirt offerts sont pas mal en plus.
Le matin, je décide de me placer tôt dans mon box - j'ai le dossard 777 - afin d'avoir le moins possible de concurrents à remonter. Malgré mon arrivée à 6h00 précises je suis déjà précédé de 150-200 coureurs ! J'ai la chance de rencontrer dès mon arrivée Rémy Althusser, un ami francomtois : l'attente sera mon longue. Fort heureusement la température est déjà agréable ce matin (16°C). Alban Lorenzini - mon sparring partner - a lui prévu de se placer vers 6h30, nous ne nous verrons qu'au sommet du Semnoz.
Après une heure d'attente, le départ est enfin donné, et avec le rétrécissement du portique de sortie, le tête de course s'allonge très rapidement. Je me lance à la poursuite des premiers souhaitant être bien placé à l'entame de la première difficulté. Le départ ressemble presque à une course Élite, ça frotte beaucoup et ça remonte des deux côtés constamment. La tête de course arrive au pied de de la côte du Puget (5,4 km à 5,9 %) à vive allure, mais je suis très bien placé et je m'accroche dans les premiers hectomètres qui sont escaladés rapidement. De rapides coups d'œil au compteur du SRM indiquent souvent des valeurs au delà de 400 watts. Mais les sensations sont bonnes et je veux absolument basculer avec les premiers. A mi-pente il ne reste plus qu'une quarantaine de coureurs devant. Le rythme baisse un peu.
Une petite descente fait suite et nous attaquons le col de Leschaux (3,6 km à 6,1%) à une allure plus modérée. Le rythme sera plus relâché sans être tranquille et je remarque que Julien Absalon va chercher tout le monde. Je tente une petite attaque avant la côte d'Aillon-le-vieux (6 km à 4%) sans aucun succès. Ça ne roule pas très vite mais personne n'a de bon de sortie...
Mais dès l'attaque du col des Prés (3,4 km à 6,9%) le rythme du groupe de tête s'accélère fortement. Je me cale autour de 340 watts pour ne pas laisser trop de force car deux gros morceaux nous attendent. Je bascule dans un groupe de 10 coureurs à 30 secondes de la tête. Et là moment difficile, quelques coureurs connaissant bien les routes prennent des virages à plus de 70 km/h sans visibilité, et malgré mes bons talents de descendeurs je ne parviens pas à les suivre. J'arrive au pied du mont Revard accompagné d'un pro de chez BigMat (15,9 km à 5,6 %) à 30 secondes du groupe de tête que je ne reverrai pas, le pro non plus car il câle tout de suite. Je gère très bien ma montée, profitant du rythme de certains cyclo - les 5 premeirs kilometres je me mets dans la roue d'un cycliste, mon SRM indiquant toujours des valeurs comprises entre 270 et 290 watts. Dans la seconde moitié j'accélère un peu et guide un petit groupe de coureurs de je rattrape. La vue au sommet est splendide.
Nous basculons à une douzaine de coureurs (dont Y. Wein du VC Eckwersheim) et les kilomètres qui nous séparent du pied de l'ascension finale sont une succession de toboggan. L'entente dans le groupe est moyenne et je passe des relais plus qu'à mon tour. Je mange mon dernier gel au km 110, mes poches sont vides mais je sais que Laetitia m'attend à la sortie de Quintal avec un bidon de boisson énergétique. Je ne panique pas. Mes sensations sont encore bonnes après 3h40 de course et la dernière montée ne m´effraye pas.
Après une approche de 2 km à environ 5%, l'ascension du Semnoz (10,7 km à 8,5%) démarre à Quintal où la pente change brusquement d'angle. Je pars vite pour prendre mon bidon dans de bonnes conditions. Mais aucun coureur de mon groupe ne veut suivre. J'attrape mon bidon, content de voir furtivement Ezio et Laetitia, et commence mon effort solitaire. Je prends mon rythme et ne m'occupe plus des autres. D'ailleurs un seul me rattrapera. À 9 km du sommet, un spectateur m'annonce en 31ème position. Je continue mon effort, concentré, en soignant mon rythme de pédalage autour de 75 rpm, souvent en 34 x 25. Je rattrape Gilles Delion (vainqeur du Tour de Lombardie 1990) deux kilomètres plus loin et j'aperçois vite Tony Hurel professionnel chez Europcar. Le voir en difficulté me motive encore plus et je le double avec une satisfaction mêlée de mépris (un pro qui se fait doubler par un cycliste de 37 ans sur une cyclo de 130 km!!!).
Je continue mon escalade et appercois un dernier concurrent en grande difficulté à 1 km de l'arrivée. J'accélère avec les dernières forces qu'il me reste, le dépose à 300 mètres de la ligne que je franchis en 28ème position. Je suis très content de mon résultat et de la relative fraîcheur physique. Le seul bémol vient de ma descente ratée après le sommet du col des Prés, qui me fait peut-être rater le top 20.
127 km et 3300 mètres de dénivelé positif pour cette très belle étape.
J'attends à l'arrivée Rémy et Alban qui terminent très bien cette épreuve. On refait la course, partage nos impressions avec un honnête ravitaillement final.
Chose bizarre le classement est établi en fonction du temps réel : ainsi J. Absalon est classé 3ème mais a passé la ligne juste derrière le vainqueur N. Roux. Les coureurs partis dans le même box devraient avoir le même temps de départ selon moi.
Je suis ainsi classé 30ème et 11ème de ma catégorie (30-39 ans).

En définitive c'est une première plutôt réussie pour moi.

Côté chiffes :
4h30 pour 127 km 28,2 km/h
3293 mD+
Vitesse max : 85,8 km/h
235 watts moyens - 265 watts NP
Côte du Puget : env. 13'30" à 320 watts (5' à 354 watts, pic de 3' à 376 w)
Col de Leschaux : env. 10'30" à 302 watts
Côte d'Aillon-le-vieux : env. 14' à 265 watts
Col de Prés : env. 9' à 324 watts
Côte avant Mont Revard : 3' à 348 watts
Mont Revard : env. 48' à 270 watts
Semnoz : env. 54' à 266 watts 14,9 km/h (13,5 km avec l'approche de Quintal)
    - depuis Quintal : 46'30" à 269 watts 14 km/h (10,9 km)