mercredi 20 mars 2013

Bribes de lectures



La semaine dernière j’ai été amené à lire quelques petites phrases de cycliste dans la presse qui m’ont interpellé et m’ont amené à écrire cet article. 


Tout d’abord, dans le dernier numéro de Velo Magazine, une réponse d’un entretien avec Simon Gerrans a retenu mon attention. 

Et je me retrouve pleinement dans cette philosophie. A savoir que chaque entrainement se doit d’être thématisé. Personnellement, je ne pars jamais m’entraîner sans savoir ce que je vais faire. Les athlètes que je coache peuvent le témoigner, tous les entraînements ont un corps de séance bien définit ! Il n’est jamais question de partir à l’aventure sur le plan physiologique. Et il n’y a rien de pire pour diminuer la motivation que de partir sans savoir quoi faire, de but à atteindre ou d’objectif à poursuivre.

Ainsi, le weekend suivant ma première compétition, j’ai profité de l’absence de course pour enchaîner un weekend intensif : 4h15 le samedi avec quelques petites ascensions et un temps de roue-libre réduit (>3%) à 215 WM et 238 WNP. Dimanche deux sorties au programme : i3 le matin et i5 (PMA) l’après-midi. Un programme chargé mais au moins je sais où je vais et comment !

D’ailleurs, depuis que je m’entraîne avec un capteur de puissance (2009) je n’ai plus fait de séance « vide ».


Ce qui me fait rebondir sur la phrase de Vicenzo Nibali dans l’Equipe du 13 mars 2013. 

Comment peut-on être aussi anti-progressiste. Tout d’abord, il faudrait lui dire que l’on n’arrête pas le progrès ! Ceci est un fait inéluctable. Se positionner ainsi est une preuve de manque de discernement tant cet outil peut optimiser le travail du cycliste, celui de l’entraîneur, la synergie entre les deux. Refuser voire interdire son utilisation en course ne changerait pas grand-chose non plus : quand on est habitué à l’utiliser on augmente fortement sa connaissance de soi, de ses possibilités et des zones d’intensités couplées aux sensations. Alors quand les Sky les utilisent à longueur d’année il leur serait possible de s’en passer en course avec autant de succès. Alors si Nibali veut aller contre le progrès il faudrait peut-être songer à interdire les groupes électriques, les manettes indexées, les cadres carbones et pourquoi pas les dérailleurs. Ce n’est pas envisageable ? Je pense qu’il faut donc s’adapter au progrès et changer sa manière d’agir. Le cyclisme actuel est hyperspécialisé et c’est aux coureurs de s’adapter. Il n’y aura plus de second Merckx. Le niveau est plus homogène et il faut être à son top pour gagner.


Enfin, toujours dans l’Equipe (14 mars 2013), j’ai adoré comment Yoann Offredo a décrit Milan – San Remo. L’excitation qu’il ressent à l’approche de l’arrivée est très bien retranscrite et sa comparaison avec l’idée du cadeau de Noël plutôt pertinente (presque plus vibrant avant de l’ouvrir – comme avant de passer la ligne d’arrivée). Dommage que les conditions météo ont beaucoup changé la donne.

1 commentaire:

  1. Totalement en phase avec toi Hervé, surtout depuis ce qui m'est arrivé l'an passé... Nous avons encore de belles saisons devant nous (moi un peu plus que toi ;-)), mais entre contraintes professionnelles et personnelles le temps est souvent compté => autant rouler "utile", avec en contrepartie de vraies sorties de récupération lorsque c'est nécessaire.
    Pour autant je ne laisse pas de côté les grandes virées en montagne, qui restent pour moi l'essence même du vélo hors compétition.

    Nibali critique l'outil -capteur de puissance- à travers le résultat -une préparation des coureurs de plus en plus pointue, où la défaillance n'existe plus ou presque- mais même sans SRM on n'arrête pas le progrès en matière de diététique, récupération (pharmacie ? :P). Je doute que les coureurs de pointe aient l’œil rivé sur le wattmètre dans les cols ; tous n'en sont d'ailleurs pas équipé sur les épreuves constituant leurs objectifs. Je pense plutôt que les oreillettes font plus de ravages sur la tactique de course.

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