dimanche 15 septembre 2013

Optimisation de la performance et rendement mécanique



Depuis l’année dernière j’ai pris l’habitude, quand mon programme de course le permet, de participer aux (nombreuses) grimpées chronométrées organisées dans notre région. Hier, le VC Soultzia organisait sa traditionnelle grimpée du col Amic (10,2 km pour 500 mètres de dénivelé positif). Ayant déjà participé en 2012, je partais avec des points de repères. L’an dernier je sortais d’une préparation de la Vosgienne longue et usante mais j’avais bien surcompensé durant les deux semaines qui séparaient les compétitions respectives. Cette année idem, je sors d’une semaine d’affûtage, avec seulement 3h30 d’entraînement avant l’épreuve.

Autant l’an dernier, les sensations avaient été au rendez-vous, autant cette année j’ai dû me faire violence car dès les premiers hectomètres je sens que je ne suis pas dans un grand jour. Les semaines allégées ont souvent un mauvais effet sur moi, je l’ai remarqué depuis bien longtemps. Mais après trois semaines chargées, il fallait que je relâche. L’idéal pour moi est, avant un objectif, de faire une semaine d’affûtage suivie d’une semaine où j’augmente à nouveau la charge pour obtenir un pic de forme.

Ainsi, je prends un départ prudent dans la rampe initiale (500 m à env. 8%), et je décide de monter la plupart du temps assis (ceux qui me connaissent savent que ce n’est pas dans ma nature, je suis plus Horner, tant au niveau de l’âge que de la position en danseuse, que Froome) pour optimiser le Scx de cette ascension, relativement roulante (4,9 %), et éviter de perdre des watts inutilement debout en offrant plus de résistance frontale. 

Je ressens aussi vite que ma force musculaire n’est pas exceptionnelle (voir tableau) et décide d’augmenter ma fréquence de pédalage. En effet, la puissance en cyclisme étant le produit de la force appliquée sur la pédale et de la vitesse angulaire de la cadence, je sens que je ne peux que jouer sur ce second paramètre. Et je parviens que la quasi-totalité de la montée à garder un rythme très élevé (>90 rpm).
Pourtant, je termine avec 13 secondes de moins que l’an dernier. Mais comment analyser les sensations moyennes du jour avec un meilleur résultat ? 

Sensations moyennes mais bonne gestion de l'effort


Voici quelques pistes de réflexion qui feront écho aux excellentes et très professionnelles expérimentations d’Alban Lorenzini, notamment celles sur  les rendements des chambres à air et des pneus légers.
Tout d’abord la performance pure : 331 watts contre 341 watts l’an dernier. Clairement ma montée est moins bonne. 10 watts de perdus traduisent objectivement mes sensations entre les deux ascensions. 


Grimpée CLM du col Amic

10,2 km / 500 mD+ / 4,9 %

15/09/2012
14/09/2013

Moyenne
Maximum
Moyenne
Maximum

Power (W)
341
618
331
501

Speed (km.h-1)
23,6
46,9
24
48

Cadence (rpm)
85
106
91
106

HR (bpm)
167
171
165
173

Torque (N.m)
38,5
104,4
35,3
82

Temp (°C)
18
22
18,6
21

Time
25'44"
25'31"



Les conditions entre les deux années sont quasi-identiques. Températures similaires, le vent bien que contraire à 2012, n’influence pas la montée, celle-ci s’effectuant à 99% au milieu d’une forêt dense. D’autres explications sont à fournir pour éclairer cette baisse chronométrée.

C’est au niveau matériel (homme + machine) que nous pouvons expliquer ce gain. Déjà, l’homme pèse moins lourd, moins 2kg. Le vélo a changé, le modèle Aeroad de Canyon, ici utilisé, est un peu plus léger (200 - 300g) et bien plus aérodynamique (non négligeable ici car vitesse de déplacement élevée : 24 km.h-1). Et côté masse à monter, j’ai optimisé au maximum, chaussures (-100 g par unité), casque (-17 g). Même combinaison intégrale pour le Scx qu’en 2012…

Enfin, des gains substantiels sont gagnés sur le rendement des pneumatiques, qui confirment les résultats d’Alban. J’ai privilégié les roues carbones à pneus aux carbones à boyaux.


2012
2013

Body weight
67,5
65,5

Bike weight
7
6,8

Wheels
Lightweight
Reynolds

Tyres(tubes)
Continental Competition 22
Continental Supersonic 23


Inner tube
-
Michelin Latex



Ainsi, cet exemple de comparaison de la même grimpée réalisée dans des conditions analogues, confirme qu’en jouant sur l’accumulation de petits gains (poids, rendement mécanique) il est possible de gagner des secondes gratuitement. Je peux extrapoler qu’avec la même performance pure (puissance) il était possible de réaliser 24’55. A l’inverse, l’an dernier, avec les paramètres 2012 mais la performance de 331 watts de 2013, je n’aurais réalisé que 26’27”. 

En résumé, il ne faut pas juste « avoir les jambes » comme disent souvent les dinosaures empiristes qui gravitent autour des courses cyclistes, mais bel et bien envisager la performance dans sa globalité, en intégrant tous ses aspects qui la déterminent. 
200 g gagnés par rapport aux Sidi


En pleine action 
 

5 commentaires:

  1. -13 s c'est 4 watts à mettre en plus donc 346 watts en 2013 avec le même poids et équipement que 2012 .Mais - 2.5 kg à 5 %= 8 watts, ch latex = 3 watts, pneus= 4 watts. Soit 15 watts d'économie et 346-15= 331 watts.Le compte est bon, indiscutable! :-)

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  2. Content de voir que mes calculs sont partagés ! Ca confirme bien les analyses, ouf !

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  3. Bonjour Hervé,
    Juste pour information, quel capteur de puissance utilisez vous?
    Merci
    Dominique

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  4. bonjour Hervé,
    Quel capteur de puissance utilisez vous? Cela m’intéresse car j'aimerai investir. Merci.
    Dominique

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  5. Bonjour Dominique, contactez-moi par email svp : hervegebel@gmail.com

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