Depuis l’année dernière j’ai pris l’habitude, quand mon
programme de course le permet, de participer aux (nombreuses) grimpées
chronométrées organisées dans notre région. Hier, le VC Soultzia organisait sa
traditionnelle grimpée du col Amic (10,2 km pour 500 mètres de dénivelé
positif). Ayant déjà participé en 2012, je partais avec des points de repères.
L’an dernier je sortais d’une préparation de la Vosgienne longue et usante mais
j’avais bien surcompensé durant les deux semaines qui séparaient les
compétitions respectives. Cette année idem, je sors d’une semaine d’affûtage,
avec seulement 3h30 d’entraînement avant l’épreuve.
Autant l’an dernier, les sensations avaient été au
rendez-vous, autant cette année j’ai dû me faire violence car dès les premiers
hectomètres je sens que je ne suis pas dans un grand jour. Les semaines
allégées ont souvent un mauvais effet sur moi, je l’ai remarqué depuis bien
longtemps. Mais après trois semaines chargées, il fallait que je relâche. L’idéal
pour moi est, avant un objectif, de faire une semaine d’affûtage suivie d’une
semaine où j’augmente à nouveau la charge pour obtenir un pic de forme.
Ainsi, je prends un départ prudent dans la rampe initiale
(500 m à env. 8%), et je décide de monter la plupart du temps assis (ceux qui
me connaissent savent que ce n’est pas dans ma nature, je suis plus Horner,
tant au niveau de l’âge que de la position en danseuse, que Froome) pour
optimiser le Scx de cette ascension, relativement roulante (4,9 %), et éviter
de perdre des watts inutilement debout en offrant plus de résistance frontale.
Je ressens aussi vite que ma force musculaire n’est pas
exceptionnelle (voir tableau) et décide d’augmenter ma fréquence de pédalage. En
effet, la puissance en cyclisme étant le produit de la force appliquée sur la
pédale et de la vitesse angulaire de la cadence, je sens que je ne peux que
jouer sur ce second paramètre. Et je parviens que la quasi-totalité de la
montée à garder un rythme très élevé (>90 rpm).
Pourtant, je termine avec 13 secondes de moins que l’an
dernier. Mais comment analyser les sensations moyennes du jour avec un meilleur
résultat ?
![]() | |
Sensations moyennes mais bonne gestion de l'effort |
Voici quelques pistes de réflexion qui feront écho aux excellentes
et très professionnelles expérimentations d’Alban Lorenzini, notamment celles
sur les rendements des chambres
à air et des pneus
légers.
Tout d’abord la performance pure : 331 watts contre 341
watts l’an dernier. Clairement ma montée est moins bonne. 10 watts de perdus
traduisent objectivement mes sensations entre les deux ascensions.
Grimpée CLM du col Amic
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10,2 km / 500 mD+ / 4,9 %
|
|||||
15/09/2012
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14/09/2013
|
||||
Moyenne
|
Maximum
|
Moyenne
|
Maximum
|
||
Power (W)
|
341
|
618
|
331
|
501
|
|
Speed (km.h-1)
|
23,6
|
46,9
|
24
|
48
|
|
Cadence (rpm)
|
85
|
106
|
91
|
106
|
|
HR (bpm)
|
167
|
171
|
165
|
173
|
|
Torque (N.m)
|
38,5
|
104,4
|
35,3
|
82
|
|
Temp (°C)
|
18
|
22
|
18,6
|
21
|
|
Time
|
25'44"
|
25'31"
|
|||
Les conditions entre les deux années sont quasi-identiques.
Températures similaires, le vent bien que contraire à 2012, n’influence pas la
montée, celle-ci s’effectuant à 99% au milieu d’une forêt dense. D’autres
explications sont à fournir pour éclairer cette baisse chronométrée.
C’est au niveau matériel (homme + machine) que nous pouvons
expliquer ce gain. Déjà, l’homme pèse moins lourd, moins 2kg. Le vélo a changé,
le modèle Aeroad de Canyon, ici utilisé, est un peu plus léger (200 - 300g) et
bien plus aérodynamique (non négligeable ici car vitesse de déplacement élevée :
24 km.h-1). Et côté masse à monter, j’ai optimisé au maximum, chaussures
(-100 g par unité), casque (-17 g). Même combinaison intégrale pour le Scx qu’en
2012…
Enfin, des gains substantiels sont gagnés sur le rendement
des pneumatiques, qui confirment les résultats d’Alban.
J’ai privilégié les roues carbones à pneus aux carbones à boyaux.
2012
|
2013
|
||
Body weight
|
67,5
|
65,5
|
|
Bike weight
|
7
|
6,8
|
|
Wheels
|
Lightweight
|
Reynolds
|
|
Tyres(tubes)
|
Continental Competition 22
|
Continental Supersonic 23
|
|
Inner tube
|
-
|
Michelin Latex
|
Ainsi, cet exemple de comparaison de la même grimpée
réalisée dans des conditions analogues, confirme qu’en jouant sur l’accumulation
de petits gains (poids, rendement mécanique) il est possible de gagner des
secondes gratuitement. Je peux extrapoler qu’avec la même performance pure
(puissance) il était possible de réaliser 24’55”. A l’inverse, l’an dernier,
avec les paramètres 2012 mais la performance de 331 watts de 2013, je n’aurais
réalisé que 26’27”.
En résumé, il ne faut pas juste « avoir les jambes »
comme disent souvent les dinosaures empiristes qui gravitent autour des courses
cyclistes, mais bel et bien envisager la performance dans sa globalité, en
intégrant tous ses aspects qui la déterminent.
-13 s c'est 4 watts à mettre en plus donc 346 watts en 2013 avec le même poids et équipement que 2012 .Mais - 2.5 kg à 5 %= 8 watts, ch latex = 3 watts, pneus= 4 watts. Soit 15 watts d'économie et 346-15= 331 watts.Le compte est bon, indiscutable! :-)
RépondreSupprimerContent de voir que mes calculs sont partagés ! Ca confirme bien les analyses, ouf !
RépondreSupprimerBonjour Hervé,
RépondreSupprimerJuste pour information, quel capteur de puissance utilisez vous?
Merci
Dominique
bonjour Hervé,
RépondreSupprimerQuel capteur de puissance utilisez vous? Cela m’intéresse car j'aimerai investir. Merci.
Dominique
Bonjour Dominique, contactez-moi par email svp : hervegebel@gmail.com
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